La cordillère des andes vue de la ruta 7

7) Enfin sur la BR230

03 février
Après une bonne nuit bercés par le flap-flap du ventilateur, nous partons vaillamment à l'attaque de cette fameuse BR230, seule voie nous restant pour rallier Porto Vehlo.


A la sortie de Ruropolis, c'est clair, il n'y a plus d'enrobé ni goudron sous cette latitude, ou alors le gouvernement brésilien tient à laisser une partie de sa population enclavée dans la foret amazonienne. Néanmoins et cela nous rassure, cette piste contrairement à la 319 est très fréquentée, camions, bus, voitures et motos s'y croisent gaiement. Cette nuit il n'a pas plu..Jesus serait-il encore avec nous? Nous roulons tranquilles entre 25 et 40 km/h, dans l'espoir de rallier Itaituba soit 164 km environ avant ce soir, nous sommes bien partis pour y arriver.

Mais soudain ma mémère louvoie, un peu comme si un truc bloquait ma roue arrière; nous nous arrêtons sur un pont, ici ils sont trois fois plus larges que la piste et surtout plans, plus facile pour béquiller. HO PT'1! mon roulement arière gauche est passé a travers la jante! Le temps de se demander comment faire et la police arrive, ils nous font comprendre que le plus près pour réparer c'est Ruropolis et nous proposent d'emmener un de nous deux avec la roue, 10 minutes plus tard mon lapin était parti, je reste seul sur le pont avec les mémères, mais il fait si chaud que je vais me réfugier sous son ombre au bord de la rivière; il est 11h45 et nous sommes à 49 km de Ruropplis autant dire que j'en ai pour 3 ou 4 h d'attente. En fait jésus est resté à Santarem....



A 13h30 un routier sympa s’arrête, il est aussi motard et roule en 750 Hondahouch. Il me donne de l'eau fraîche et une saucisse histoire que je meure pas de faim sous mon pont. Je reste quand même vigilant et guette les véhicules qui passent histoire de pas se faire piquer quelque chose lorsque qu'un motard et sa motarde s’arrêtent, il a vu les outils et sa chaîne est détendue...je lui retend, ça m'occupe. 14 h, je vois une ptite Chevrolet qui arrive, un bras sort de la vitre passager pour faire coucou...mon lapin est déjà de retour avec ma roue réparée, un miracle, en France il aurait fallut commander le roulement, 24 h mini, pis la jante est abîmée, personne ne l'aurait fait.

A 14h45, nous nous remettons en route, nous arrivons le soir à Itaituba, enfin devant le bac, aidés par les 30 derniers kilomètres asphaltés, mais bizarre, ici quand c'est goudronné les ponts sont a une voie en bois et sur la piste à 2 voies, en béton. Nous dormons à l’hôtel du bac, le traversée sera pour demain.


04 fevrier
Cette nuit l’hôtel était bien, nous avons bien dormi, nous prenons le petit dej sur l'esplanade du bac en compagnie de notre hôtelière qui nous parle en italien et en brésilien; hier soir nous avons eu droit au poisson frais pêché dans le rio du coin.


A 9 h nous prenons le bac pour 6 réales par moto et motard. Puis nous faisons le plein d'eau et gasolina, puis gaz....jusqu'au cimetière d'Itaituba, ou le goudron s’arrête.




Nous comprenons comment rouler sur cette terre pleine de trous et bosses, en fait il faut aller plus vite que ce qu'on croit possible, et la, vers les 50/60 km/h on a l'impression de surfer sur la piste, un régal! Nous roulons 3-4 h comme ça, entrecoupé de pauses boisson et de remise en place des paquetages. Vers 15 h nous constatons que le cadre de mémère d'Alain penche franchement à droite, nous enlevons les sacs pour ôter la selle et nous constatons que son cadre est pété à deux endroits, ben la voila la galère du jour!!


On se reparti la charge autrement, c' est à dire qu'Alain ne prend plus que les lits et ses valises, on tend une sangle pour soutenir son cadre et décidons de repartir, le ville la plus proche étant à environ 200 km.


Nous continuons notre progression au milieu de la réserve amazonienne, lorsque nous arrivons sur un groupe de 4/5 maisons.. un hôtel restaurant et un garage, un vrai miracle, à 175 km au sud de Itaituba. Dans le garage, un poste à arc, mais le soudeur en a abusé, il a les yeux rouges à faire peur, et ne peu plus travailler ce soir, OK, je m'y colle, pas simple avec juste mes lunettes de soleil, mais 2 h heures plus tard, les mobs sont prêtes à partir, on mange et dodo dans une chambre qui est la plus propre de notre voyage pour l'instant. En plein milieu de la foret tropicale!

05 février
Nous quittons l’hôtel et surtout l'atelier mécanique (prononcez bouchariaaouch) pour finir de remonter la mémère azul (celle d'Alain). A 10h c'est parti, ici la piste va presque tout droit à travers les plis du relief, un vrai grand huit! mais quand il pleut ça glisse velu. On fait certaines descentes au frein moteur en première c'est vous dire si on va vite! Mais il faut éviter des ravines de 50 cm de profond par 25 de large; quand on passe dedans ça fait bizarre, d’ailleurs le compteur des chutes remonte doucement.


Néanmoins nous avançons régulièrement sur 130 km, jusqu’à ce que mes soudures d'amateur sur le cadre de l'azul cassent. Encore pire qu'hier le cadre est coupé en deux ; Une seule solution la décharger et tout mettre sur la mienne. Bien sur la pluie est là pour nous filer un coup de main, reste 110 km jusqu’à la prochaine ville, on roule en cherchant une opportunité pour la nuit. 40 km plus loin au abords d'une fazenda il y a une boutique de fruits et produits de la ferme qui justement ferme. Nous sommes acceptés pour y dormir à l'abri, nous pouvons nous laver dans la gouille d'eau du coin, et nous avons même droit à un repas du soir, trop sympa. Cette nuit nous ferons connaissance de toute une nuée de nouvelles amies brésiliennes; les puces! 10 jours après on se grattera encore la couene:  au moins 150 piqûres par personne hors taxes!




06 février
Inutile de dire qu'on est pas en retard pour partir ce matin, juste le temps pour Alain de me piquer ce qui me reste comme essence avant réserve vu qu'il y est déjà et qu'il reste environ 60 km pour Jacaraecanga.




 Sur un filet de gaz tout du long cause j'arrive pas à tenir ma mob debout avec mes 70kg de bagages et Alain a peur de casser les sangles et perdre le reste du cadre et en plus on a pas trouvé de gasolina en route.
A midi le panneau bienvenue à jacaraecanga nous annonce la ville, on y est, enfin presque 7 km de tôle ondulée encore. Arrivés à l'entrée du bled, nous stoppons à la première station, un motard en 300 cm3 s'arrête à coté de nous pour faire le plein, il part à porto vehlo. Nous lui demandons avec les mains et des aouch biens placés si il connait un soudeur, chance, il est ferronnier! Le temps de trouver un hôtel et nous lui apportons les deux mobs car la mienne a son porte paquet qui a encore souffert, faut dire que je suis tombé deux fois avec mon chargement éléphantesque.



 A 15h il peut enfin partir, nous remontons l’arrière de l'azul et partons à la conquête de la ville, on y mangera une sorte de fougasse avec un jus de fruit. On rentre a l'hôtel, donnons notre linge à laver car on a plus rien de propre, demain on révisera les mobs pour finir cette BR230.

2 commentaires:

  1. Ben dites donc ....
    En entrant faudra vous vous faire faire des petits n'enfants que de choses à leur raconter .... dans quelques temps !!!
    Toutatis

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  2. Toutatis, c'est pas parce que tu racontes tes périples à Mimo que tous les enfants aiment les histoires de mob !!!!

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