La cordillère des andes vue de la ruta 7

6) Sur la route de Santarem

28 janvier
Nous nous réveillons de bonne heure...pas besoin de réveil, la clim fait un bruit de camion, mais c'est ça ou la guerre avec les moustiques. A 8h pétantes, tout est chargé, nous sommes à la station pour faire le plein de gasoline et d'eau fraîche. La route est belle, bien sur il y a des portions effondrées refaites en terre, des nids de poules de 2m de diamètre, mais en restant attentif ça le fait, d'autant que l'on traverse des fazendas bordées de palmiers très sympa; ça fait bizarre de voir des vaches paître au milieu des palmiers.


Nous arrivons assez tôt au bac pour Manaus, en plus il nous attendait presque, il part 10mn après notre arrivée, une heure pour descendre l'amazone et remonter un bout du rio negro et nous voila sur les quais de Manaus.
Pour attraper la route de Itacoatiara, oui je sais il est dur à dire celui la, il faut traverser toute la ville, il fait chaud et la mémère d'Alain suffoque, cale, et ne veut plus redémarrer. Oh chouette, elle a calé devant un resto qui a l'air sympa, il est 13h, on y go. Ici le grand luxe, un serveur pour deux tables maxi, on se méfie pas, jusque ici on à mangé pour 3x rien, mais la on est en ville...ça va douiller! Une sorte de friand très bon en entrée, de l'agneau rôti avec des frites délicieux et un ananas rôti aussi excellent! Tout ça pour 110 réales à deux, soit 35 euros, pour ici c'est cher, environ le triple de la pizzeria d'hier soir, mais nous sommes revenus à la civilisation. Nous reprenons la route, il reste encore 270 bornes à faire, on va essayer pour ce soir.



A 17 h on arrive à Itacoatiara, 1h avant la tombée de la nuit, nous cherchons un bateau rapide pour Santarem, on trouve, mais bien trop cher pour gagner à peine 12h. Nous prendrons le bac demain à 16h30...il mets 15h nous dormirons dessus, pis voila. Nous profitons que le gardien du bac soit prêt à essayer de nous comprendre pour lui demander ou dormir...comme d'hab, on y entrave rien...pt'1 l'accent qu'ils ont!!! Il nous dit de trouver la pousada "tschouiligne", nous parcourons la ville et trouvons l’hôtel Suellen, pas de doute c'est ici.


On commence à s'y faire déjà ce matin nous cherchions la banque "auoutchibiouèchesse"....c’était HSBC!! L’hôtel est aux normes du pays, lits défoncés, clim bruyante et à recharger, une prise 110v, tv de 1980 et sanitaires avec juste le minimum, lavabo pour nain, cuvette wc, et un tuyau qui sort du mur pour la douche, mention spéciale au carreleur qui c'est gouré de sens pour la pente d'écoulement.....mais bon, c'est presque propre et pas cher, environ 20 euros pour deux.

29 janvier
Journée à tuer...on va prendre le petit déj dans un coin ou se trouvent 3-4 cuisines pour une terrasse  avec des tables, on y déguste un sandwich chaud avec du fromage et de la banane poêlée.




 On achète des pompes de rando pour Alain, on passe chez le barbier, bref on farniente un peu. A midi on trouve une tonnelle à coté d'un barbeuc ou grillent des palakis, sorte de poissons plats de 2/3 kg...nous sélectionnons une moitié coupée dans l'épaisseur...un délice. Un motard du coin qui roule en kwawazakioutch appelle un copain pour nous confirmer notre bateau à 19h ce soir...zut, on va partir de nuit.



Après une après midi à visiter ville et buvettes nous rejoignons le quai à 17h, ici 2h d'avance c'est un minimum; bien joué car le gardien de quai du jour nous dit que pour Santarem c'est samedi! La grogne monte, mais c'est juste une incompréhension (comme d'hab) en fait aujourd'hui c'est pour Juruti (prononcez tschérouatchi), ah? ben ok, ça tombe bien c'est sur la route de Santarem.



A 18h45, un bateau arrive, nous avons le droit de foncer sur les quais métalliques bien détrempés par la pluie d'il y à 10mn, et nous assistons à la manœuvre du capitaine qui doit faire demi tour dans le courant pour attraper le quai dans la nuit noire. En fait une simple formalité; Les passagers montent direct par une petite passerelle, c'est à nous, l'angoisse quand même, car le pont du bateau est mouillé, nous avons droit à la même passerelle en devers; on à déjà été l'attraction de la journée, manquerait plus qu'on se vautre! On y va, ça passe, même si Alain patine un peu pour monter la passerelle, on béquille et là, pas moyen de quitter les mobs sans les arrimer au plafond, elle glissent toutes seules sur la peinture, comme à la patinoire, du bol qu'on soit encore debout.


On quitte donc itacaotrucmachin que nous n'arrivons toujours pas à prononcer comme eux.
Pour nous réconforter, le repas nous est offert, pas mauvais en plus, puis faut se coucher....ici les trois ponts sont en fait constitués de plafonds d'où pendent des crochets pour y mettre ton hamac...450 en tout, mais nous on en a pas; nous aurons exceptionnellement le droit de dormir sur nos lits pliants avec les mémères sur le pont inférieur, mais avec le bruit des machines...un peu comme une clim.


30 janvier
Réveillés à 4h par les passager descendants à la première  escale, nous préparons le chargement des mobs et faisons notre toilette. Nous sommes invités au "café das mas" très copieux, café, lait, ananas et pastèques, fromage, jambon et pain. Ce sera notre repas du jour.


 A 7h30 nous arrivons à Juruti, et là nous angoissons un peu pour descendre les mémères à quai au milieu d'une fourmilière de passagers déchargeant toutes sortes d'objet de la barque à 10 places aux packs de coca-cola en passant par les frigos et tv et bien sûr une palette de poulets congelés qui a passé la nuit sur le pont par 30 degrés. 3-4 furieux s'emparent à la force des bras des mobs et les descendent le plus vite possible pour faire de la place mais on faillit mettre mon lapin à la baille.


Une fois sur le quai reste à descendre du débarcadère puis à remonter un rampe en bois de 1,20 de large de l'angle d'un escalier, ça passe juste en largeur et faut mettre du gaz pour grimper...impressionnant, nous arrivons en haut en en tremblant encore.

 
Nous faisons le plein à Juruti, et prenons la route pour le bac de Santarem...enfin, la route sur 20 km, le reste ce sera de la piste sur 200 km. Au début ça roule bien, mais bientôt nous trouverons bourbiers, sable et ravines qui portera le score à 2 chutes à 1.




Un peu fatigués, nous faisons bivouac au bord de l'amazone, coin sympa, assez d'ailleurs pour plaire aux moustiques.


31 janvier
On reprend la piste pour aranoxuque ou un truc du genre. 48 km plus tard, fait en 3h nous découvrons un village presque mort et la fin de la piste. A la buvette le fils du taulier fait anglais à l’école, nous sommes sauvés car avec notre accent on allait avoir droit à une glace à la place de la bière. cerveja ou sarvente trop cool cet accent!!!!!



Là dans un anglais première année premier trimestre on arrive à savoir que le bateau part demain à midi..on est plus à 24 h! on fait des courses et on y va; nous mettrons pas loin d'une heure pour parcourir les 5 km de sentier jusqu'au bateau, non sans verser une mémère sur une passerelle en bois de presque 50 cm de large.




Enfin on arrive et là nous avons un doute, serait surprenant que l'on puisse monter les mobs la dedans. En attendant on fait une lessive et se baigne dans l'eau marron, le capitaine arrive et nous confirme que les mobs passent pas. Super, on est au bout du monde, à 20 km de la civilisation et pas moyen d'y amener les mobs, putainkesskonfoula!!!



On retourne au bled à pied, on fini par aimer ça, re-discussion avec l'anglais débutant qui nous fait découvrir le port d'arenoxitruc super accessible par un  magnifique escalier de 120 marches...c'est bâché par là aussi....il va faire nuit on rentre au débarcadère passer la nuit avec nous nouveaux copains moustiques.



01 février
Réveil à 4h par un pêcheur d'arapixuna (cette fois c'est le bon nom), nous préparons nos bagages pour aller à Santarem sans les motos espérant trouver un bateau là-bas pour revenir les chercher. Mais arrive un bateau avec dessus 5 motos et motards qui redonne espoir....malheureusement on ne peux charger les mobs dessus, ça passe pas elles sont trops hautes...on reste sur notre décision et attendons midi que le bateau parte.


Une minute avant le départ le capitaine se rend compte qu'il peut rendre service. Il appelle un pote qui vient nous chercher dans 2h pour charger les brèles pour Santarem, le bateau s'appelle lira ou libra et le capitaine s'appelle je sais plus aouch. Quand je pense que ce gars sait comme tout le village que l'on veut aller à Santarem avec les mobs, je me demande si ils sont équipés des mêmes neurones que nous! On a encore perdu 24 h.

Nous entendons au loin une musique brésilienne style boite de nuit, au bout de 10 mn nous apercevons un bateau de 45 personnes vide à part une enceinte d'1,5 m de haut, le son est si fort que nous n'entendons ni ce que dit le capitaine, ni le moteur, mais il est écrit libra sur la poupe, c'est notre bateau de la liberté!





Il nous faut à peine 20mn pour charger mobs et bagages via une passerelle de 40cm de large, mais faut dire que l'on est motivés et aidé par le mousse qui est plus fort qu'un turc. Ici l'amazone est si large que l'on croirait dans une mer intérieur, 2h plus tard nous sommes enfin arrivés à Santarem.


Nous venions de boire une bière lorsqu'il est apparu, nous entendons quelques mots de français teinté d'un accent brésilien...mais les bières n'y étaient pour rien, il était bien là au volant de sa Chevrolet.


Bonjour vous êtes français, yé souis jésus....enfin je résume. C'est parti pour une poursuite de Jésus à travers Santarem, nous visitons un bateau où se trouve sa femme, il nous présente au maire du village ou il habitait avant, nous fait visiter Santarem, sa mairie, son stade, nous présente à toutes ses connaissances, nous passons aussi chez ses beaux parents boire des jus de fruits inconnus et goûter à d'autres tout aussi inconnus, nous partons avec des mangues. Puis nous le suivons jusque chez lui, invités de bon cœur à partager sa crèche; nous somme dans une sorte de favela, mais sa maison est en briques...exclusivement en briques, pas de doublages, pas de finitions, pour fenêtres de simples volets ouvrants à l’intérieur. Nous partons ensuite manger au resto avec sa femme et son fils... ils n'ont pas faim, ou plutôt pas les moyens, nous partageons volontier notre kilo de viande, d'autant qu'ici il est facturé moins cher que deux portions de 300g; Par contre ici, la viande, c'est trop cuit ou trop cuit.
Nous sortons rassasiés de ce bon repas, depuis deux jours nous étions au régime: une boite de viande genre saucisse knaki pas bonnes, une boite de mais dur, un paquet de chocos genre oreos et un sachet de pâtes bolino, le tout accompagnés de quelques bières et cafés.


Jésus nous raconte sa vie, celle des brésiliens aussi. On comprend pourquoi nous trouvons tout triste et non entretenu, ils sont juste au bord de la misère, en encore jésus est instituteur. Il a pas mal bourlingué, entre autre il a travaillé à Kourou, pour cela qu'il parle français. Ici, un instituteur est payé 1000 reals par mois...cela reste rêveur, en fait nous trouvons tout peu cher, mais c'est juste hors de prix pour eux. Comment un pays producteur de pétrole peut-il vendre l'essence 3,5 réales le litre à des habitants qui n'ont aucun autre mode de transport?? si on fait le ratio salaire Brésil/France, le litre d'essence serait à 3,5 euros! Si encore il y avait des routes, ce serait pas si grave, mais ici, tout est à l'abandon, et la seule voie ferrée aperçue desservait une mine étrangère...les restos que nous trouvions accessibles sont au même prix que chez nous si nous gardons le ratio 1 euro pour 1 réal. Bref je pense que beaucoup de pleurnichards français feraient bien de venir voir ici avant de se plaindre, quand j'étais ptit j'écoutait Lavilliers me raconter le Brésil, ses textes sont encore d'actualité.

02 février
Nous quittons Santarem sous la pluie douce. Ce matin il fait frais, ça fait du bien.
La BR163 défile à 80/100 km/h, il faut rester vigilant il y a parfois des nids de poules et travaux; mais attention, ici les nids de poules font deux mètres de diamètre et les travaux, c'est pas comme chez nous! On enlève tout l'enrobé sur 500 mètres, on terrasse la terre qui va bien quand c'est sec, mais là c'est la saisons des pluies, et on attend l'été pour refaire l'enrobé...un régal à moto.


Donc, après deux heures de route pour couvrir 160 km, nous ferons les 40 derniers en aussi 2 heures, ici on ne peut jamais rien prévoir. A un moment on a faillit faire demi tour tellement la piscine de 100 m de long sur 50 à 70 cm de profond nous impressionnait, mais maintenant il en faut plus pour nous arrêter, non mais! Pis surtout demi tour pour aller ou? L'argentine c'est au sud, si nous ne passons pas ici, il ne nous reste que le bateau!



Une fois à Ruropolis, nous reprenons des force et commençons la BR230, sur 20 km avant de nous apercevoir sur contrôle GPS que nous l'avons pris dans le mauvais sens, 1/2 tour, du coup on dort à Ruropolis.



1 commentaire:

  1. Ben Xav', t'y connais rien !!! la vache sous les palmiers, c'est pour faire du lait de coco...pff, faut tout te dire, sérieux !!!
    Par contre, je note que si je pars en vacances là-bas où vous zêtes (franchement la probabilité est proche du zéro, limite négative !! mais je note quand même), il ne faut pas apprendre l'espagnol mais le ouachouach..
    Je vois aussi que, pendant qu'on court partout pour vous trouver des pièces et des réceptionnistes, ces messieurs prennent le temps d'aller chez le coiffeur, de faire des resto les boutiques et des croisières !!! si c'est pas se moquer de ceux qui bossent !!
    bon allez, bizavou2

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